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La vida Erasmus

La vida Erasmus
  • Et voilà, la vie Erasmus commence. On a tous vu le film "l'Auberge Espagnol".. Et bien ma vie, c'est pareil. Meme bordel, meme folie, meme bonheur. Je suis là pour vous racontez tout ça, que vous soyez avec moi ou pas =]
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7 novembre 2010

L'apparence espagnole.


Ambiance.

Je me demandais par quoi commencer pour vous décrire l'Espagne dans laquelle je vis actuellement.
A Murcia, il n'y a pas grand chose à raconter, alors je vais vous décrire des choses une par une. Ressemblance ou différence, à notre chère France.


L'apparence est très importante en Espagne. Quand vous marchez dans la rue, on vous regarde, vous dévisage, mais c'est normal. Non, vous n'avez pas un gros bouton sur le nez, non vous n'avez pas un truc dans les cheveux ou un trou à votre pantalon. Quand je dis apparence, je ne parle pas tant du physique. Ici aussi on croise des petits, des grands, des gros, des fins, des enrobés, ce n'est pas tant un problème. Ce qui compte vraiment, c'est votre look. A Murcia, quand vous marchez dans la rue, tout le monde est bien fringué. Chacun à son image, certes, mais en général, le style est soigné. Quand vous sortez dans la rue, même si c'est pour aller à la pharmacie pour vous chercher un médoc car vous êtes malades, vous vous habillez bien. Je ne saurais pas dire si c'est pour se sentir bien soi même face aux autres, parce qu'on a peur du jugement des autres ou si c'est une forme de respect, mais on se prend vite au jeu et c'est vrai que c'est agréable de sortir en se sentant bien habillée et jolie. Et personnellement, j'avoue que c'est plutôt agréable de voir tout le monde soigné. Mais bon, on pourrez ouvrir un débat là dessus.

Un autre fait important sur ce culte de l'apparence, les espagnoles s'habillent "au calendrier". Hein ?! Quoi ?! C'est quoi ça ?! C'est à dire s'habiller en fonction de la date, et non du temps qu'il fait dehors.
Par exemple : Je suis arrivée à Murcia toujours dans la saison estivale. Toutes les nenettes en minis shorts et minis jupes, tongs et spartiates, débardeurs.. Pas de problèmes. Dans le même genre pour le mec. Bref, il fait chaud, on le sait, on s'habille en fonction. Puis, arrive le 20 septembre. La rentrée approche, le temps est toujours le même mais.. Plus personne en short. Nous autre Erasmus, on s'en fou, on s'habille toujours pareil. Il fait 30°, à quoi bon mettre un pantalon quand on peu encore bronzer et au passage faire râler les amis restés en France ! Et là, on commence à voir les petits foulards au cou, et attention ! LES BOTTES ! "Non mais chica t'es folle.. Il fait trente degrés et toi t'es en bottes ??" Tu regardes autour de toi, et c'est le cas pour la plupart des gens.
La rentrée c'est synonyme de l'hiver, alors tu files dans les magasins et tu t'achètes des pulls. D'ailleurs, les magasins de fringues gardent la climatisation afin de te faire acheter des trucs chauds. Quand tu sors du magasins, tu oublie qu'il est huit heures et que tu es toujours en débardeur. T'as même envie qu'il fasse froid pour mettre des pulls. Bref, le calendrier, c'est le repère des gens. Aujourd'hui il fait 24° mais tu vois les filles avec des bottes à moumoutes, les collants opaques et les pulls.

Bon, faut pas quand même non plus exagérer, elles vont pas mettre les gants ou les moufles ni les grosses écharpes en laine.


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Chez Ikea, achat pour l'appartement.

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7 octobre 2010

Commencement


 

Mercredi 1er septembre. Très tot le matin.

 

Je n'ai pratiquement pas dormi de la nuit. Aujourd'hui je pars pour l'Espagne. Je ne parle pas un mot, mon futur appartement est complètement en travaux parait il, j'ai dix heures de voitures qui m'attendent.. Je stresse comme une malade. Nouveau pays, nouveau départ, une nouvelle fois, et cette fois, je suis seule. Nouvel appartement, seule à gérer ma bouffe, ma vie, mon boulot, tout. Haaaaaa ! "Claire, on se calme, sourit et ne montre pas a ton entourage que t'es paniquée. T'as toujours voulu faire ça, tu es y maintenant, à toi de foncer !" Dernière affaires dans la voiture, on embarque après des embrassades douloureuses avec mes parents. Je ne réalise pas vraiment. J'ai l'impression que ca ne va pas arriver. Mon frère prend le volant pendant que j'essaye de continuer ma nuit sous ma couette et avec mon oreiller de mes 16 ans qui ne me lâche plus depuis ce jour là. J'ouvre les yeux, me voilà à la douane. Déjà ? "Ca y est Claire, tu passes la frontière". Rien ne le montre vraiment mis à part la douane et les barrières. Le paysage est le même en ce moment. Mon coeur accélère. Ca y est Claire, tu y es, dans ton nouveau pays.. Pour un an. C'est écrit sur papier.. 10 mois. Un an moins deux mois. Ouaw.. On se calme. Je suis entre hystérie et peur profonde. J'aimerais faire demi tour et en même temps je suis pressée de partir. M'éloigner de cet été pourri, de mes emmerdes et enfin une année pour penser à moi, assumer le fait de grandir et.. grandir en fait, pour de bon. Mes amis, mes parents, mon frère qui m'accompagne pour mes premiers jours me manqueront, c'est clair. Mais nous avons déjà su nous prouver une fois, deux ans auparavant, que ce n'est pas avec des kilomètres qu'on s'éloignera les uns des autres. Je regarde devant moi, les paysages défilent. Je plonge le nez dans mon bouquin d'espagnol que Coline a pris soin de m'offrir avant cet été pour que je m'entraine. Bien sur je n'ai jamais eu le temps de l'ouvrir.. Ou du moins je n'ai jamais pris ce temps. C'est la première fois que je lis vraiment ce qu'il y a dedans. Je comprend rien. Y'a des trucs simples mais là.. je vois que les choses compliquées. "Sylvain ? Comment je vais faire ?" Je lis, je lis, je ne retient rien, je m'endors. Quand je me réveille nous sommes sur une aire d'autoroute, un peu avant Barcelone. Premier mots en espagnols au niveau de la cafèt. C'est pitoyable. Quand j'ai du y retourner pour demander du sucre pour mon café.. j'ai cru que j'allais mourir de honte. Et un an comme ça ? Madre mia !! Encore une fois, je me calme. Avec mon frère, on rigole. Dieu merci, il est là. Lui qui a déjà connu ça, va m'accompagner dans mes premiers pas "Erasmusiens". Mon grand frère. Mon adorable grand frère. Il me demande comment ca va. Je lui répond que ca me fait bizarre. On retourne en voiture mais avant, première cigarette sur le sol espagnol. La première parmi tant d'autres surement. On remonte en voiture. Je prendrais le volant après Barcelone, les autoroutes c'est pas mon truc depuis un certain temps. Pendant ce temps je replonge dans mon bouquin d'espagnol, toujours sous ma couette, couvée comme un bébé. On apprend ensemble avec mon frère. Ca me fait du bien. Le voyage se passe bien. Je prend le volant et mon frère s'endort. Là je suis seule. Seule en Espagne. Je conduis, je savoure. Je réfléchis. Je réfléchis sur mon futur, mon avenir dans ce pays. "Où vais-je ?"

 

La route, la route, la route. Le paysage change clairement. J'ai l'impression d'être dans un désert. La terre est sèche. On aperçoit des montagnes, presque rouges, sans arbre. Je prend conscience que ca y est, je suis loin de la France. Et je m'en éloigne de plus en plus. Mais le vent de panique en moi s'estompe. Je commence à vraiment apprécier. Les voitures se font de plus en plus rare. Tout est calme. On verra ce qu'il en sera plus tard. Sous les conseils d'un ami, je suis déjà préparée à ma phase hystérique et à celle qui suit : la dépression. Mais là pour l'instant je suis sur la route, mon frère a repris le volant, et je regarde par la fenêtre, au son de la radio espagnole, et je m'évade. Je regarde le paysage qui défile, comme on pourrait le voir dans un film. Mon regard est plein de questions, de préoccupations. "Est ce que j'ai tout pris ?" "Est ce que c'est vraiment ce que je veux ?" "Est ce que je vais tenir ?" "Est ce que je.." Y'en a tellement des comme ça. Tout défile dans ma tête. Et je vois le panneau Murcia. Ça y est, de plus en plus je me rapproche. J'envoie un texto à ma proprio. Premiers mots écrits en espagnol avant tant d'autres.

 

On arrive dans Murcia. Le bordel qui règne dans cette ville est relatif a celui qui habite dans ma tête à ce moment là. (Petite dédicace à "L'Auberge espagnole" comme auront pu le remarquer certain). Ne plus faire confiance à Michelin. Son chemin, c'est bien, mais c'est tout sauf le bon. On arrive dans Murcia. Le bordelllll ! Rond point à 5 voies, avec des feux plus on moins nécessaires vu que les espagnols ne les respectent pas. Ils sont tous fous. On cherche, on cherche, on cherche.. "C'est quoi ces indications ? Des noms de rues ? Mais c'est quoi ce bordel ?!". En effet les espagnols se repèrent avec les noms de rues.. seulement quand t'es nouveau en ville (nan, pas touriste, je vais vivre ici !).. T'ES PERDU. Résultat : On s'arrête et on demande à des flics.. Première conversation en espagnole.. Pitoyable aussi. Mais au moins là j'apprends à discerner mon "izquierda" de mon "derecha" (gauche / droite). Bref on fini par arriver devant l'appartement sauf que.. on le voit pas ! Du coup on passe a peu près 5 fois devant. Le bordel. On fini par se garer dans un parking souterrain plus ou moins proche de la maison. On trouve l'appartement. Premières impressions. Tout est en travaux. Mais j'm'en fou !! C'est mon chez moiii ! Claire.. hystérique. On sonne, on entre par la porte du bas, on teste l'ascenseur, et on toque à la porte. Angelica, en pyjama, à coté d'un mec qui fait des travaux, nous ouvre. Ouaw ! ... Ouaw ! ... Ouaw ! Ca y est, premiers pas dans l'appartement. Tout est en travaux, tout est en bordel mais, je m'en fou ! J'aime déjà. Tout est lumineux, tout est classe. Tout comme je le voulait !

 

Il n'y a pas tant de choses à dire par la suite. Découverte de l'appartement, des colocataires, de la propriétaire, de la ville, et retrouvailles avec Coline. Je suis bien mais je suis fatiguée. Mon frère aussi.

 

Les jours défilent et je progresse pas à pas. Je découvre mon campus universitaire qui est juste immense. Je découvre la ville, les tapas, la nuit de Murcia, les rues, les supermercados, tout ce qu'on peut découvrir les premiers jours. Et ce sera quelques découvertes parmi tant d'autres. Me voilà dans ce film que j'aime tant, à me mettre à la place de Xavier, à imaginer ces rues qu'au final, j'aurais empruntée 10, 15, 200 fois, voir plus. Me voilà dans ces immenses rues qui au final me sembleront banales. Me voilà perdu au milieu de cette ville qui deviendra ma ville durant les dix mois qui vont suivre. Entre angoisse et hystérie, je m'endors chaque soirs, la tête pleine de questions, mais aussi les yeux plein d'étoiles.


P1019391





 

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